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Fantasia, les critiques

Je joue encore au critique.

The Restless 
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=11
231.jpgEn ayant vu n’importe quel film épique romance/action/fantaisie avec combattants amoureux qui volent, vous avez déjà vu en partie où en totalité le film The Restless. Le fait que le script n’est jamais vraiment à son meilleur tout au long du film et qu’un impression de déjà-vu reste en suspention m’a relativement fait décrocher rapidement. J’étais quand même curieux d’avoir la suite des événements, c’est simplement qu’à chaque péripétie, je me retrouvais aussi blasé qu’au dernier événement. Dans cette épopée surnatuelle et grand guignolesque, une des plus grosses failles du script est qu’on sent un manque de conviction et d’explication dans la motivation du méchant. L’attitude de chien battu déprimé du personnage principal tout au long du film non plus ne m’a pas aidé à avoir de l’empathie pour lui. De le voir s’acharner à reséduire son amoureuse qui ne se souvient plus de lui et qui ne ressent plus ses émotions comme une humaine est difficile et plutôt sans récompense. Dans la conception du film, un effort particulier est allé à la direction artistique; évidemment qu’on se fait servir des décors somptueux, des combats léchés et des effets spéciaux réussis, mais c’était aussi le cas pour de nombreux films du même genre qui étaient franchement plus divertissants.

S&Man 
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=228
241.jpgVendu comme un documentaire amateur, c’est beaucoup plus un docu-fiction tourné de façon volontairement chaotique…. L’intérêt du film réside justement dans cette ligne étrange entre la fiction et la réalité d’abord dans les snuff films des réalisateur interviewés et ensuite dans les interviews eux mêmes. Une partie de la mission du réalisateur de S&Man c’est de trouver s’il y aurait des vrais réalisateurs de films de viol ou de snuff. À travers sa quète, il interview et étudie la méthode de plusieurs réalisateurs dans le domaine et recueille les commentaires de thérapeutes et d’autres intervenants dans le milieu. On plonge donc littéralement dans ce milieu de sexe et de vidéo tordu. Au delà d’être tordu, le documentaire reste très humain et même comique. Une actrice vétéran de ces films est interviewée et on voit tout de suite qu’elle s’amuse dans son travail que ce soit en train de se faire enlever et abuser par des extra-terrestres ou en se faisant tirer entre les jambes par son clone (!). C’est du sexe déviant et des fantasmes mis d’une façon amateure sur vidéo et vendu à des geeks dans les conventions d’horreur à 30-50$ le film. Ce n’est pas moi qui dit ça, c’est le film qui se met rapidement à analyser le public cible de ces films de sexe/snuff/whatever et c’est très interessant. S&Man et ses intervenants identifient précisément ces types d’acheteurs comme étant des gens généralement gênés, ayant peu de succès avec les filles, des gens frustrés, des otakus, des mysogines. Sans généraliser, et sans pousser l’analyse extrèmement loin, le film prétent vaguement que ceux qui ont envie de voir des femmes se faire torturer sur vidéo, c’est par désir de vangeance car elles ne sont pas accessibles à ces personnes ou leur ont brisé le coeur. Le film parle donc directement de la vangeance du geek rejeté qui achète des films tordus pour satisfaire sa consicence. Le raisonnement se tient beaucoup et j’ai envie de me lancer sur une pente glissante en rappelant que les pires tueries récentes (et moins récentes) ont été justement perpétrés par des individus qui étaient très maladroits avec les femmes. Le tueur de Virginia Tech (sa blonde en a assez de son comportement creepy et le quitte pour un sportif), à Dawson (pas aimé des filles), à la Polytechnique (jaloux et peur des filles)… name it… le point en commun entre ces personnes c’est certainement pas qu’ils ont joué à Doom comme le prétend Jack Thompson c’est leur inaptitude à supporter le rejet sans péter les plombs. Donc S&Man est aussi interessant pour faire bouillir plusieurs sujets annexes au sujet principal. Après s’être aventuré dans l’analyse du public cible, le film nous présente un réalisateur qui donne sérieusement l’impression que ses snuff films ne sont pas des fictions et là c’est très très hot. La notion de documentaire (ou de docu-fiction) tombe rapidement et le réalisateur nous embarque dans sa quête à découvrir la vérité sur ce réalisateur weirdo en jouant avec son auditoire jusqu’à la fin et ça marche. En tout cas, je me suis laissé prendre au jeu, et j’ai bien aimé.

Viva
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=33
251.jpgUn film softcore délirant des années 70 – en inspiration. Tel que décrit dans le guide de Fantasia, c’est le travail acharné d’une seule femme qui s’est tappé la réalisation, les décors, le montage en plus de jouer le personnage principal de Viva. Le ton est toujours léger et reste en accord avec les films d’exploitation ou, justement, softcore des années 70; rires forcés et théatraux, répliques macho gratuites, regards forcés. En même temps, c’est à la limite l’étude psychologique d’une fille mésadaptée et perdue dans la révolution sexuelle des années 70 à travers des personnages tous aussi étranges et/ou comiques les uns que les autres. Face à un mari qui travaille toujours en overtime et qui s’éclipse pendant des semaines en voyage d’affaire avec ses skis (sans la tromper!), Viva découvre qu’elle peut être elle aussi autonome et libérée sexuellement. Elle vit cette libération en simultané avec son amie blondinette excitée et toutes deux vivent de folles aventures dans un agence de rencontre plutot cochonne. Par contre, ni Viva ni son amie sont à l’aise dans leur nouvelle vie « libérée » et finissent par … ah shit, c’est le punch. Bref, la réalisatrice qui était présente pour expliquer le film a confirmé que c’était sa propre vision et son vécu de la révolution sexuelle, une sorte de révolution pêle-mêle qui s’est fait avec les rêgles des hommes et donc qui n’était pas adéquoite pour les femmes. Dans le film, nos deux héroines sont justement très confuses et les hommes essayent toujours de coucher avec elles. Aussi excitée que Viva peut-être, dans sa révolution sexuelle, elle cherche quand même autre chose que des chiens en chaleur. Un film amusant, très drôle, rempli d’analogies qui était doublement agrémenté de la présence de l’actrice principale et réalisatrice pour nous passer son message plus complexe. Note particulière aux décors qui sont tous équeurants et au fait que dans Viva tout le monde est toujours en train de boire… TOUJOURS. J’ai revu Viva en personne après dans un pub Irlandais, un peu saoul, j’ai été la féliciter.

Aachi & Ssipak 
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=55
261.jpgMoi qui a l’habitude dans mes films de faire des jokes de toilettes manquées (Et si j’avais un requin, le vidblog du Japon, Légendes Rurales, Danger Pitou…) et bien Aachi & Ssipak c’est 1 heure et demi de jokes de toilette… heureusement, pas toutes manquées. Toute l’histoire tourne autour du concept que les autorités gouvernementales récompensent les citoyens par la merde qu’ils font car c’est maintenant une source d’énergie (la seule aussi efficace, on devine). Il y a donc un nombre très élevé de scènes de toilette; bonne nouvelle que ce soit un dessin animé. Un dessin animé vulgaire, rempli d’action, un peu kinky, rempli de références au cinéma américain, plein de gags et surtout très stylisé. C’est agréable à regarder du début à la fin. Je note au passage le policier le plus violent et badass jamais porté à l’écran, sa seule présence à l’écran était suffisant pour faire crier la salle au complet et il fait au moins à lui seul 500 morts. Dans la tradition des problèmes techniques Fantasia, la dernière bobine s’était déréglée et on a eu une sympatique entracte forcée dans le milieu la scène d’action finale sur des chariots de mine àla Indiana Jones.

Assmonster
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=256
27.jpgJ’avais beaucoup d’attentes pour ce film. Plusieurs critiques en font une éloge sans fin, ça inclus Mitch Davis de Fantasia et filmthreat.com. En plus, Bill Zebub est interviewé dans le film S&Man. On le présente comme un ivrogne qui fait des films d’exploitation sexuelle et des comédies cochonnes. On le voit allumer des vingtaines de bougies autour d’une comédienne aux seins nus couchée part terre pour ensuite lui appliquer du maquillage dans le dos avec un couteau. Bill Zebub est à ce moment tellement saoul pour tourner cette scène qu’il trébuche un peu dans les chandelles. C’est cocasse et c’est un bel instant de WTF. Assmonster est une comédie réalisée par Bill Zebub et le synopsis, relié directement à S&Man, parle d’un type (Bill Zebub lui-même) qui s’improvise réalisateur pour faire de l’argent dans les conventions de l’horreur car il est tombé sur un film amateur vendu 30$ dans ces conventions et il se dit totalement capable de faire de même tant la qualité de ces films d’exploitation est médiocre. Dans Assmonster, on suit Bill Zebub, son ami simplet et son copain prétentieux/perdant à travers leurs péripéties dans la réalisation de leur film. Dans le fond, c’est un long métrage amateur avec un bon concept mais une exécution volontairement bouetteuse. Beaucoup de bonnes jokes trash, beaucoup de seins nus, beaucoup de références aux films DIY, beaucoup de scène que c’est Bill Zebub en train de taponner une fille nue. Justement, c’est l’attitude pendant tout le film. Le film est presqu’un one-man show de Bill Zebub dans lequel on le regarde s’amuser, se faire plaisir, nous raconter des jokes, taponner multiples actrices. Tout dans le film est référenciel à son propre film comme s’il se critiquait d’avance en évitant tout de même quelques pièges typiquement désagréables des films amateurs. Tout est donc fait d’une facon assumée et souvent comique; Bill nous dit qu’être réalisateur amateur fait que plein de filles veulent se laisser taponner pour de l’argent, bingo, il nous le montre après. Bill nous dit qu’il veut simplement faire du fun et de l’argent avec son film et que l’auditoire a déjà été assez fou pour payer, bingo, il botche la fin et finit le film en queue de poisson. C’est presque sympatique. Je me suis bien amusé, Bill a une présence à l’écran qui est vraiment divertissante mais j’aurai toujours l’impression en repensant à ce film qu’il aurait pu être vraiment meilleur avec plus de discipline pour la fin et pour enlever les longueurs. On a invité Bill Zebub à un drinking game quand on l’a croisé dans un pub Irlandais, à la place il m’a donné 2 de ses nouveaux films. Hot.

Right at your door
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=231
28.jpgUne bombe sale (? une dirty-bomb) explose dans Los Angeles. Il y a des retombées à des kilomètres à la ronde. On ne peut évaluer exactement les risques mais la radio transmet déjà l’information qu’il y déjà de nombreux morts au centre-ville et dit à tous les auditeurs de s’isoler dans leur propre maison. L’air est toxique et la toxine dans l’air est contagieuse. Dès que la nature contagieuse de la bombe est révélée et officielle, les autorités deviennent spécialement rigoureuses dans leur façon d’empêcher une contagion généralisée. À ce moment là, le film est DÉJÀ terrifiant. Des exécutions sommaires et le chaos urbain en général est au rendez-vous. Le film reste majoritairement dans la maison isolée du personnage principal qui doit ensuite faire un choix déchirant basé sur l’information qu’il reçoit de la radio; sa femme qui était au centre-ville au moment de l’explosion arrive au seuil de la porte et veut entrer dans sa propre maison, tout en étant possiblement contagieuse. L’autre danger majeur c’est que des équipes de gars lourdement armés et avec masques à gaz passent systématiquement de maison en maison pour trouver des personnes infectées et/ou mal isolées dans leur propre maison. Le film est très réaliste dans sa façon de traiter une catastrophe qui nous dépasse totalement; c’est le chaos et l’information est hyper importante dans le câdre où une décision majeure doit être prise pour survivre. C’est le choix déchirant que fait le personnage principal de laisser sa femme, son amour, isolée dehors juste en face de lui. Le film est maitrisé, dynamique, interessant, boulversant et intense. J’ai adoré. Vivement une distribution dans les cinémas en amérique.

A Bloody Aria 
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=27
29.jpg« D’apparence intense et rempli de surprises« . C’est ce que j’avais écrit basé sur la bande annonce et le texte dans le guide de Fantasia, et c’est exactement ce que le film est. Un autre film délectable, dérangeant, tordu et vraiment unique. Ça m’a tenu en haleine du début à la fin. Très coréen dans son traitement, son humour (me rappelant de l’humour excessivement noir et ironique de Save the green planet ou de Sympathy for mister vangeance) ou dans l’étude de cas sur le bullying (comme dans Failan, Art of fighting et la majorité des films coréens en fait). Le film met en scène un loop complet de gens qui prennent chacun leur tour selon la situation un rôle de prédateur ou de victime. Comme disait le guide de Fantasia, le plaisir c’est donc de voir que chaque personnage est à la fois bon et très méchant avec l’exception de la seule fille du film qui n’est malheureusement qu’une victime dans toute cette histoire. Un film sauvage.

Poutrygeist: Night of the Chicken Dead
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=31
301.jpgNon, je ne peux pas faire une critique complexe d’un film de Troma, c’est pareil comme tous les autres films de Troma. Comme les autres, à regarder saoul, en gang. Avec plein de gore, beaucoup d’ironie, des personnages principaux complètement idiots et un message social contre les chaines de fast-food. En fait, c’est plaisant de voir un film de Troma autant « engagé », ça produit quelques dialogues savoureux contre l’industrie du fast-food. Mais bon, il y a toujours eu des messages passés dans les films de Troma sous la forme de personnages caricaturaux donc ce n’est pas nouveau ici mais c’est mieux maitrisé que d’habitude. Je me suis très bien amusé mais honnêtement la recette se ressemble déjà depuis longtemps. On note au passage quelques chansons amusantes.

Memories of Matsuko 
http://www.fantasiafest.com/2007/fr/films/film_detail.php?id=262
31.jpgQuelle bébitte étrange ce film. On passe rapidement du vidéoclip à MTV, au drame social, à la comédie, au film pour enfant, à la comédie musicale, à la tristesse, à la comédie romantique kétaine, au film gore hard et à l’humour noir. Il faut vraiment avoir l’esprit en éveil pour tout capter, c’est une grosse montagne russe qui réflète une vie plutôt difficile mais remplie de rêve. On suit donc la vie intense de Matsuko à travers son neveu qui doit faire le tri de ses objets personnels après sa mort. On enquète avec lui sur le meurtre de Matsuko en revoyant son passé. Le meurtre lui-même n’est pas sorcier, ce n’est pas du tout un film d’enquète et l’histoire de Matsuko se dévoile d’une façon plutôt ordonnée. Le charme du film est dans tout les drames que Matsuko a pu vivre qui expliquent la finalité de sa vie. Le film est intense, mais hyper léger en même temps grâce à la personnalité rêveuse de Matsuko qui rappelle Amélie Poulain. Mais le monde enchanteur de Matsuko vire toujours plus sombre que celui d’Amélie, même si les deux ont une façon semblable d’affronter la vie et de rechercher l’amour sous la forme d’un rêve. Matsuko est plus une mésadaptée sociale que son équivalente francaise. Matsuko a une relation difficile avec son père, sa soeur, elle se fait renier, devient prostituée, devient battue, devient meutrière, devient mariée, devient prisonnère, devient réclue, devient assassinée. Un parcours de vie intense et lourd où tout découle malheureusement de sa relation problématique avec son père. C’est Doc Mailloux qui serait content. La notion de l’amour qu’elle entretient dans sa tête est tellement forte qu’elle fait souvent le choix de ne pas se respecter au nom de l’amour… sûrement un pattern de femme battue – Matsuko a deux amoureux qui la batte. Il y a tant de chose à sortir et a analyser de son parcours de vie, c’est fascinant et en terme de réalisation, c’est toujours équilibré d’une façon à ce que le film ne soit pas déprimant. Visuellement, c’est toujours surréaliste, lèché, coloré voire même complètement psychédelique. Un look sur la bande annonce en dit long sur ça: http://kiraware.goo.ne.jp/trailer04.html … mais très peu sur le reste. J’ai adoré.

Une réflexion sur “Fantasia, les critiques

  1. Bonjour,

    J’ai lu , notament, votre … hum … critique concernant le film s&man et j’avoue être très perplexe quand une personne dit et le pense certainement, que des êtres , on va dire » refoulé » , comme une personne handicapé , par exemple , sont plus amenées à visionner , aimer et jouir de films comme des snuffs, horreurs, ect … Cela traduit une vision très » pensée unique » du monde et très » à droite « . Cela me fait penser à un making-off du film de Jake The Ripper avec Jhonny Depp , oû les deux … Hum ! … réalisateurs, ne s’étonnaient pas d’une hypothèse , selon laquelle ,John Meryck , l’homme éléphant , était soupçonné par la police , comme tueur potentiel , vu sa difformitée bien sur … Cela rejoint une MEME vision du monde , non ? 😉

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