Société

A – bordel de – Serbian Film

Le prix du public est sorti sur le site de Fantasia quelque part il y a deux semaines.

Fantasia 2010. Prix du public.
Meilleur film européen, nord-américain ou sud-américain
Gold – A Serbian Film (Serbie/Serbia)

Page sur le site du festival Fantasia

Nous tenons à vous avertir : voici l’un des films les plus perturbants que vous verrez dans votre vie. Cet avertissement est sérieux. Ce film vous niquera les sens, violera votre âme. Vous êtes prévenus.

Après une dizaine d’avertissements dans le même genre provenant de critiques qui ont vu le film à South-By-Southwest c’est donc grandement préparés que plusieurs Montréalais, incluant moi, ont pu affronter le film à Fantasia. Inutile de dire que cette préparation, additionnée à la lecture d’éléments des scènes les plus horrifiantes pour mieux savoir dans quel sorte de bad-trip on se lance, n’est pas assez pour rendre l’expérience tolérable et ce même pour les plus endurcis de films comme Hostel et tous les films du genre. En se faisant raconter des passages du film, ce qui pourrait arriver c’est que quelqu’un pourrait immédiatement se dire que ce n’est pas un film pour lui et il aurait probablement raison. Pour moi qui n’est pas spécialement un fan de films d’horreur et encore moins de films de torture, comme Hostel et Hostel 2 que je me suis fait un plaisir de ne PAS regarder, tout en étant très capable de tolérer les pires scènes de sang, c’est surtout le côté novateur de Serbian Film qui m’intéressait.

Harry, de aintitcoolnews.com

SERBIAN FILM is a brilliant movie. The very best film that I saw at SXSW 2010.

Il s’est aussi fait traiter de tous les noms dans les commentaires du bas de la page pour avoir aimé le film.

Quand je repense à ce que j’ai vu avec ce film je suis encore sous le choc. Ce n’est pas simplement ce que l’on y voit est si répulsif que j’aurais de la difficulté à décrire quelques scènes ici mais c’est surtout que le film nous fait d’abord lentement entrer dans son univers à travers des personnages spéciaux mais crédibles et attachants pour ensuite nous transporter rapidement en enfer avec eux. Et en enfer ça dégringole toujours plus loin même au moment qu’on pense que ça ne peux pas pire aller. Je n’ai pas de meilleur mot ou de meilleure notion que l’enfer pour décrire ce qu’on vit dans la deuxième moitié du film quand Milos l’ancien acteur porno accepte finalement un dernier contrat dans le film pornographique au scénario secret. On part dans tout ce qu’il a de plus sombre et tordu de l’humanité où la mort serait de loin mieux pour plusieurs personnages. Sans révéler de punch, on assiste surtout à une inoublablement triste destruction d’un noyau familial que le réalisateur prend bien soin de nous présenter au début. L’auteur du film justifie cette surdose de sexe+violence inouie en nous parlant du baggage historique de la Serbie. En résumé et adapté avec mes mots de plusieurs articles et des deux longues entrevues qu’il a accordé pour Tears for sale et A Serbian film :

– Quand tu nais en Serbie, le système te fourre dès la naissance et tu deviens toi même un fourreur, donc t’es fourré pour la vie. Le film c’est pas mal l’incarnation de ça… mais pas au sens figuré malheureusement.
– Quand t’es un peuple constamment en guerre, c’est des cicatrices qui restent et le passé prend une telle importance que tu passes ta vie à respecter l’héritage des anciens sans pouvoir t’en sortir. Idem pour le fait que t’es toujours en train de te préparer pour la prochaine guerre même en temps de paix.
– Les sacres serbes sont originaux, immondes mais ont un petit quelque chose de poétique.
Serem ti na dedu na samrti! I shit on your grandpa while he’s dying!. On s’entend tu pour dire que c’est un sacre méchant et drôle mais, dans ma tête d’occidental qui n’a heureusement jamais vu la guerre, c’est pas le genre de chose qui arrive dans la vie. A Serbian Film, sans reproduire cet exemple précis, accomplit plusieurs de ces sacres qui sont immondes mais comme c’est réel c’est pas mal moins comique.
– Le gouvernement ne subventionne que la culture qui entretient le misérabilisme et donc qui rappelle la guerre, les disparus, l’héritage et couperait les ailes de ceux qui veulent faire évoluer la Serbie culturellement.
– C’est ancré dans l’imaginaire que dans la vie il n’y a que 1. Les victimes 2. Ceux qui profitent des victimes et qui aiment ça.


L’image la plus gentille que j’ai pu trouver.

Même si certains bloggueurs trouvent que ce sont de fausses excuses pour repousser les limites du mauvais goût et qu’à la limite je suis d’accord, je suis forcé de constater que dans les meurs il y a réellement une différence. L’auteur parle donc que son film est un vrai film de guerre et il a raison dans le sens où les atrocités qu’on peut y voir ne sont pas si irréalistes quand on considère l’histoire des guerres et les pires histoires actuelles de génocide, du Rwanda, la Bosnie, les viols chez Halliburton en Iraq, les Haïtiennes mineures qui se prostituent pour des coupons de nourriture après le tremblement de terre, Guantanamo, tout ce qu’on sait déjà, tout ce qu’on ne sait pas encore, tout ce qu’il reste encore. Pour autant qu’un film comme Saving private Ryan nous approche de la mort en nous plaçant près des personnages dans des champs de bataille on a pas le choix de voir la guerre comme un drame humain qui est un mouvement de masse et dans lequel tout le monde est pris à ce moment là dans le temps. Dans A Serbian Film c’est pas le feeling qui en ressort, c’est vraiment comme la pourriture de l’humanité en film, version intime et sans raison autre que le divertissement de certains personnages du film. Une grosse giclée d’acide au visage qui nous dit que ces choses existent probablement. C’est le film qui rappelle la vraie signification du mot horreur.

Fucked for life. … et même après.

Je parle avec passion ici du film et de son potentiel sens mais je n’ai aucune intention de terminer cette évacuation d’idées par une recommandation du film. D’avoir un bouton rewind dans ma tête je ne sais pas trop ce que je ferais. Du même coup, si quelqu’un écoute le film et le prend au premier degré, TANT MIEUX, il va juste mieux dormir pour une semaine.

Sur une note plus drôle (??). Des sacres serbes!!!
NSFW? Language vulgaire disons.

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N'importe quoi

Quadrilogies

J’ai gâgné une paire de billets pour le marathon Rambo de ce soir au Cinéma Paramount (que je n’aurai JAMAIS le réflexe d’appeler le Cinéma Banque Scotia). 4 films de file c’est souvent pour moi une expérience d’endurance contre l’ennui et le sommeil. Pour Rambo, j’ai confiance que je vais avoir les yeux grands ouverts jusqu’à la fin.

De Harry Knowles de Ain’t it cool news à propos de Rambo 4:
When Rambo gets started – he makes the nightmare monsters of horror films seem like the cuddly things you hang on a mobile above your baby’s crib. He’s not just death… he’s really bad death. He’s the closed casket version of death. No amount of mortician’s wax is gonna fix the wreckage that he’s going to do to the bodies he comes across… especially when the third act hits.

Brutal.

Je pense aux quadrilogies disponibles et leur effets probable sur moi lorsque regardé en marathon:
Die Hard: J’en serais capable sans succomber à la tentation d’aller faire autre chose de plus productif
Alien: Après le rythme intense du 2eme, probable que je m’endors à Alien 3. Alien 4 ne me réveillera pas.
Scary movie: Je n’ai vu que le premier, sans intéret marqué. Au moins ça pourrait me tenir éveillé à cause que c’est nouveau.
Saw: Je m’endors entre le 2eme et le 3eme
Batman: L’évidence même: je m’en vais faire autre chose au 3eme
Harry Potter: AH, je n’en ai vu aucun. Très possible que je m’organise un marathon Harry Potter un jour en me déguiserant en magicien. Honnêtement, ça me tente beaucoup.
Hannibal: Je n’ai pas vu le Red Dragon ni Hannibal Rising. Hannibal m’a endormi à lui seul: rien du charme du Silence des Agneaux.
L’arme Fatale: Ça fait très longtemps que je n’en ai pas vu un, ça serait interessant. Et tout le monde parle toujours en même temps, ça me garderait en éveil.
Highlander: Je n’ai jamais vraiment regardé un Highlander au complet sauf le 3eme avec Daniel Do. Ça m’a pas poussé à vouloir voir les autres malgré le status pseudo culte du premier.
Superman: Très peu de souvenir de les avoir regardé quand j’étais jeune. J’aimerais bien voir à quel point ça a mal vieilli. Je suis tombé sur la fin du 3eme ou du 4eme dernièrement à la télé et j’ai trouvé ça infâme. En fait, je n’ai même pas aimé le nouveau, les anciens auraient au moins la possibilité de m’amuser avec leur côté hyper kitch.

N'importe quoi

Je l’aurai suggéré le premier…

« Cloverfield: The ride » pour remplacer le film 3D de Bob l’Éponge à la ronde avec les bancs mécaniques.

Je ne me rappelle pas avoir été aussi maltraité mais envouté au cinéma qu’avec Cloverfield: c’est vicéral comme expérience. J’en suis sorti avec un petit mal de coeur et un rythme cardiaque augmenté considérablement. Wow. Une recommandation absolue.

http://www.flickr.com/photos/tristansmith/2205426422/