Ah, un chat dans une ruelle. Allons voir.
Oh, c’est pas juste un chat.
Un bidonville de chats.
Chat.
CHAT.
Chats antivol.
Ah, un chat dans une ruelle. Allons voir.
Oh, c’est pas juste un chat.
Un bidonville de chats.
Chat.
CHAT.
Chats antivol.
Quand je disais dans mon post précédent que tout était en attente de rénovation c’est vraiment que tout est soit complètement neuf, soit en rénovation ou soit délabré et/ou sur-utilisés. Les voitures sont un exemple de sur-utilisation, voici d’autres exemples typiques d’usure :
Party balcon.
Obus dans ton apparte trop cher.
Maman, j’ai fait mon premier mur de briques.
Et c’est comme ça partout.
La ville a l’air relativement en santé ; on voit des grues un peu partout et on sent que c’est une cité moderne malgré tous les bouts de vieux buildings qui tombent en ruine. Mais comme la ville au complet a l’air en constante rénovation c’est facile d’assumer que tous les bouts défoncés de la ville ne sont qu’en attente d’être rénovés même si les rénovations ont l’air de s’éterniser. Au moment où les boutiques de D&G et de Chanel se font de plus en plus rares, nous sommes tombés sur ce bout de ville qui était tout à fait abandonné.
On était en promenade un peu partout et ça ressemblait à ça.
Un petit pont romantique.
Une belle vue de l’autre côté.
Je glande pour trouver notre prochaine destination encore plongé dans la romance.
Notre soif incessante nous fait arrêter dans un supermarché et ils ont un gros spécial sur le cola russe, le Kvass. J’en avais eu en fontaine avec un trio chez Tepemok et j’avais bien aimé. On se dit que 2 litres ça va faire la job pour la journée.
Lenin est partout en Russie. C’est comme le concours non officiel de qui a la meilleure statue de Lenin. Ulan-Ude ont une face géante et remportent le prix. Cependant c’est à Moscou qu’on peut voir Lenin dans un tombeau. Il faut le visiter entre 10h et 13h, il faut te débarrasser de tout sac et effet personnel qui pourrait prendre des photos comme un téléphone et t’es prêt. Ensuite tu passes à travers plein de policiers, tu entres dans la mausolée sombre et froide et ensuite tu vois Lenin en prenant bien soin de ne pas t’arrêter en chemin pour permettre un flot constant de gens entrant et sortant de la mausolée. Loin de moi l’idée d’être irrespectueux mais c’est difficile de parler de cette visite de 15 minutes sans évoquer des trucs qui pourrait être un peu drôles. La chambre où est exposé Lenin a l’esthétisme de la chambre de Darth Vader. Du marbre noir rend toute la pièce sobre et froide tandis qu’un aura rouge émane de Lenin. C’est spectaculaire visuellement. Mélangé aux nombreux gardes partout dans la pièce pour te rappeler de ne pas parler et d’avancer d’un bon pas, c’est une expérience hors du commun. Et gratuite.
Nous sommes avec nos amis Autrichiens et nous nous donnons rendez-vous dans un des seuls pubs de Moscou ou on peut trouver de la bière en cask, le Piligrim Pub. Je lis que c’est comme un british pub mais je me dis qu’au pire ça va juste être comique avant d’aller à l’endroit que je visais réellement, le GlavPivTorg. C’est quand même bien caché hors des boulevards alors ça m’inspire un peu plus confiance.
Rendu à l’intérieur ça avait l’air de n’importe quel pub. Aucun dépaysement possible… quoique le soccer était à la télé (le vrai football pour être très précis) et les Russes torchaient je ne sais trop quel autre pays alors ça valait la peine de payer 8$ la pinte (comme au Canada) pour voir les Russes beugler comme nous après leur équipe.
Deuxième spot. Le spot du WTF. Premièrement j’ai peu de description sur l’endroit à part que ça a un look soviétique. En effet, en entrant c’est très soviétique mais peut-être finalement trop chic pour nous. Nous demandons à examiner le menu et nous voyons que les pintes de bière maison sont à un prix qui est … canadien. 7$. On se prend une table et un groupe de musique Russe traditionnel agrémente la scène.
Je ne peux cacher mon euphorie à être dans ce salon russe et invite donc Iphy à danser un « plain » sur un air Russe (ou Américain) pendant que nos amis Autrichiens dégustent leur bière et un bortch au prix encore inconnu.
C’était drôle parce quand on a reçu la facture, c’était probablement la soupe la plus chère qu’on avait jamais vu même si c’était juste 12-13$CAN. Il me semble déjà avoir mangé une soupe à l’onion dans ces environs là. Je ne sais plus trop.
Mais c’était fou.
La fois qu’on est allé voir Arbat. C’est supposé être la rue historique de Moscou avec plein de boutiques et plein de trucs gentils. En effet, c’est pas mal du tout. Même si c’est très commercial, c’est piéton et c’est gentil comme tout.
Yep.
Et juste à côté, il y a New Arbat. Vraiment pas le même beat.
De retour sur « old » Arbat, il y avait ce groupe de musique rock qui mélangeait hits russes avec hits de Nirvana jusqu’à ce qu’une vieille dame pleine de Vodka (c’est la foule qui le disait, pas moi) vienne prendre le micro au plus grand plaisir de tous.
En vidéo : http://youtu.be/2kF7rBgdni8
Après j’ai vu qu’il y avait une Stolovaya Giguli où on a pris des bières de Giguli en appréciant la craque de fesses du gars trop saoul de l’autre côté de la table.
Deux portiers/bouncers lui avaient déjà sacré des claques au visage et lui avait fait respirer le liquide fou qui fait réveiller les gens du coma. Rien. Il était toujours là défoncé à déranger personne en fait. Les gars l’ont laissé là après toutes leurs tentatives.
Belle ambiance de beer hall avec cafétéria. Efficace.
Mon ballon ami. Efficace.
Le temps passe vite.
Retour sur Arbat Nouveau. Un repaire de trucs luxueux et de buildings illuminés la nuit. Pour l’oeil moins attentif c’est surtout un esti de gros boulevard avec du bling. Mais ça reste un gros boulevard et c’est difficile à explorer avec entrain. VROUM VROUM.
C’est pas la faim qui nous manque alors je propose d’aller au Kruzhka, un genre de pub sportif bon marché. On cherche et on croise une manif ou un regroupement pas trop agité, puis finalement, le Krushka, caché dans un donjon du gros building derrière la manif.
Allo les boys.
C’est gros, c’est vide, pis c’est gros. C’est gros? C’est comme la Station des Sports, mais Russe et entretenue par des non-russes.
Propagande.
Si tu veux du Kebab pas cher servi par des Pakistanais, des Sri-Lankais, des Kazaks bein c’est la bonne place. Ce genre de bas-prix là pour de la bière et de la bouffe à Moscou c’est rare en maudit par contre. Ça fait un super arrêt.
Cool et agité autour de la station Barrikadnaya juste à côté.
Ça pète encore dans le ciel.
On me décrivait Moscou comme un gros monstre qui t’avale. Je m’attendais donc à ça et j’ai été agréablement surpris de découvrir que la grille de la ville est facile à comprendre et nous nous sommes pas tellement perdu. Celà dit, pour tout visiter, ça prend énormément de temps et chaque journée de marche équivaut au max à une petite partie de la pointe de tarte de la ville. C’est encore une fois une question de boulevard infiniment grands.
Parcourir un coin de rue c’est parfois tellement long. Ça part du centre avec le Kremlin et la place Rouge et la ville s’étend loin en passant par des rings, des anneaux, délimitant la distance du centre. Bref, tu peux explorer tout le ring du centre en une semaine mais t’aura pas vu grand chose dans le deuxième ring. Sur une carte c’est super clair.
C’est la fête de Moscow dès notre arrivée. Les parcs de la ville grouillent d’activité et on y participe. Ça a des airs de fête de quartier dans chaque parc qu’on croise.
On entend de la chanson traditionnelle, on voit des petites filles faire des chansons intenses russes.
Traditionnel.
On voit une dame avec sa chaise de parterre s’insurger contre un discours qui nous semble nationaliste. Petite dame outrée qui se lève et qui crie vers la scène en cherchant l’approbation de gens dans la foule. On voit toutes sortes d’affaires mais c’est hautement familial et gentil comme festivité… il faut dire qu’il y a autant de détecteurs de métaux que de policiers, donc beaucoup. C’est pas comme la St-Jean mettons. On se déplace vers d’autres parcs et d’autres scènes mais comme la côte de la rue Tsverskaya nous emmène naturellement vers la place rouge, c’est là qu’on va.
Une autre scène au hasard.
Près de la place Rouge, passer à travers le party c’est traverser ce qui nous semble une incongruité de contrôles et de checkpoints.
Une scène avec un DJ, une scène avec un autre groupe. Tout le monde semble aller dans tous les sens et personne ne semble s’être immobilisé pour quelque chose de particulier.
En fait, rien n’est d’un intéret particulier et déambuler dans tous les sens reste la meilleure option.
On entre dans le centre commercial Gum qui est comme une version historique triplée du centre Eaton.
On mange au Stolovaya No.1. Les stolovayas en général, des cafétérias à la façon russe, sont géniales et c’est l’endroit idéal pour juste pointer la bouffe que tu veux pour un prix modique au lieu de ne pas être capable de lire dans un menu russe sans image.
Mais sérieux, c’est surtout parce que c’est bon et c’est cheap.
Vers 9h45, on voit qu’un bon groupe de gens se sont immobilisés devant la place rouge fermée pour un gros spectacle militaire qui s’étendait du 1er septembre au 8 septembre.
Les gens regardent vers le ciel et on se dit qu’un feu d’artifice pourrait donc être lancé dans le ciel d’une minute à l’autre.
Ça fait que de minutes en minutes, on a attendu 45 minutes pour 10 minutes de feux d’artifices moyens (selon le standard Montréalais d’avoir 30 minutes de feux épiques dans le ciel 2 fois par semaine l’été.
Après on se sauve et on cherche le party. Plus de photos suivent.
40 minutes de marche jusqu’à la gare de Moscow à Saint-Petersbourg.
Transsibérien!! Ok, c’est pas encore la Sibérie mais St-Petersbourg et Moscou c’est un trajet d’environ 7-8h fait de nuit et alors on pourra dormir dans un train. Avec notre billet électronique c’est relativement aisé de se retrouver et nous passons avec brio les étapes de notre entrée avec la présentation du passeport et du billet.
Dans notre chambre/cabine, on trouve rapidement tous les tours ; il faut soulever le banc principal pour avoir un grand espace de rangement. Il y a du rangement derrière les appuis-tête et dans une zone par dessus le corridor. On trouve rapidement l’échelle pour monter sur les lits du haut et on comprend vite que le banc principal du bas se transforme en lit en tirant vers le bas tout le dossier. L’espace est intelligent. Tellement intelligent qu’on se dit qu’on a l’air dans un train neuf ou dans une classe supérieure ; ça ne ressemble pas aux photos de transsibérien qu’on avait vu. C’est luxe et tout est neuf.
C’est plus tard qu’on aura droit à une cabine semblable dans un vieux train vintage avec peu d’éclairage et des toilettes qui sentent partout dans le train…
Notre seul compagnon de cabine se met graduellement à converser avec nous. Nous échangeons longuement avec son anglais adéquoit mais lent devant deux bières adéquoites. La chaleur du train grimpe en flèche quand le chauffage s’allume alors qu’il ne fait pas très très froid dehors (13-15 degrés?) et qu’il ne fait pas froid en dedans. L’hotesse du train, il y en a une par wagon pour s’occuper de tous les passagers, vient converser avec notre ami russe et on comprend très vite que le chauffage est dérèglé et qu’elle ne peut rien y faire. On s’endort finalement dans un sauna de fou. Il fait au moins 40. On capote. La fille de la cabine d’à côté est nue.
Durant la nuit, alors qu’on sue notre vie, un russe saoul fait éruption dans chaque cabine. Je l’avais entendu entrer à 2 cabines de distance, ensuite dans la cabine à côté de nous. Dormant à moitié j’étais dis que c’était un employé et que c’était à propos de la chaleur hors de contrôle. Pas longtemps après c’est ce gars saoul qui entre dans la cabine et qui se plante dans le milieu à rien faire. C’est Iphy, au deuxième étage, à qui il adresse finalement la parole. Il est saoul et curieux et lui demande de où elle vient. Elle répond « Canada », mot qu’il répète alors sans cesse à haut volume. « CANADA!? FUCK!!??! CANADA!!!%?! Fuuuuuuuuuuck! CANA-DA!?? Fuuuuuuuck » visiblement impressionné de la distance de notre pays natal en utilisant probablement le seul mot anglais de son répertoire. Iphy lui fait comprendre que nous dormons et que la visite est un peu non sollicitée. Il touche le bras de Iphy et s’exclame « You’re BURNING! ». Comme la chaleur monte, il parait que c’était encore plus chaud en haut qu’en bas. Notre super dude saoul s’en va en lâchant la perle suivante : « You know you should lock the door ». Merci du conseil dude, la prochaine fois on saura que c’est pour laisser les gens comme toi dehors.
Funky. Le lendemain, on est à Moscou. On est dégeux et plein de sueur.